Bejmat

Le Bejmat est un revêtement destiné aux sols et aux murs. 


Il s’agit d’un artisanat séculaire de la ville de Fès au Maroc. Cette briquette de terre cuite naturelle ou vernie se retrouve aussi bien sur les colonnes et cheminées. L'excellence de cet artisanat local tient à la multiplicité des dessins qui peuvent être réalisés à partir du bejmat. Un large panel de possibilités est offert allant de la sobriété la plus épurée jusqu’à des compositions de fresques graphiques plus complexes. Cependant, les bejmats sont souvent posés en biais et sont encadrés d’une frise à chevrons pour délimiter géométriquement l’espace. Ils conviennent parfaitement à un usage extérieur pour habiller terrasses, patios et se fondent aisément dans une végétation luxuriante. 


  • D’où le bejmat tient-il son nom ? 

A l’origine, on utilisait le terme bejmat pour qualifier un gâteau sec marocain typique de la ville de Fès. Il s’agit d’une brioche à l’anis et à la fleur d’oranger dénommée Qrachel. Une fois figée, la brioche est découpée en petits morceaux rectangulaires et fait l’objet d’une seconde cuisson. Le parallèle avec les briquettes de terre cuite apparaît évident tant pour l’apparence physique que pour les procédés de cuisson. C’est pour ces similitudes que ce carreau de terre cuite a pris le nom de bejmat et l’a conservé. 

  • Préparation des bejmats : 

La terre de glaise de Fès est la matière première utilisée pour confectionner les bejmats. Cette argile avant cuisson a des tons tirant vers le blanc et a une propriété non négligeable : elle est l’unique permet à l’émail de résister au gel. 

  • Cuisson des bejmats : 

La technique de cuisson est artisanale et perpétuée selon les mêmes règles depuis des siècles. Des fours traditionnels accueillent les carreaux de bejmats. Ils sont alimentés de brindilles d’oliviers, copeaux de bois, noyaux d’olives écrasés et autres résidus qui ont émergé de la pression des olives recueillis dans des moulins à huile. 

  • Le caractère rustique de l’ouvrage finale : 

Les techniques de production des bejmats obéissent à un processus répété depuis des siècles et inchangé. L’art du bejmat ne produit pas des pièces à l’esthétique lisse et monochrome. C’est une technique dont le charme réside précisément dans l’imperfection. Des aspérités se décèlent sur les carreaux ou la planéité n’existe pas. Cette rusticité authentique et inimitable fait tout le charme des bejmats. Les teintes sont irrégulières et diffèrent au sein d’un même bejmat. Comme conséquence, une magie s’opère lorsque la lumière se pose sur un bejmat : aucune partie du bejmat ne ressemble à une autre. La brillance de l’émail varie allègrement provoquant ainsi un spectacle d’une rare beauté. 

  • Pose du bejmat : 

Après avoir étalé l’enduit de ciment, les pièces de bejmats sont disposées individuellement et taillées en fonction des dimensions de la surface sur laquelle elles vont être placées. La composition de bejmat ainsi réalisée est ensuite aspergée d’eau à profusion puis enfoncée dans l’enduit à l’aide d’un maillet dans l’objectif d’aplanir la surface. Il s’agit par la suite de retirer les excédents de ciment. La composition sèche pendant 24h00. Après cette période de séchage, les joints sont réalisés. Ils sont composés d’un mélange de ciment blanc et de pigments colorés.

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